Témoignage de Danielle Rouleau
Titulaire d’un baccalauréat en travail social obtenu en 2019 à l’École de travail social de l’Université de Montréal, après avoir complété un programme en techniques en travail social au Collège Marie-Victorin en 2000 et un certificat en santé mentale, Danielle Rouleau est directrice clinique à la Maison Grise, maison d’hébergement pour femmes violentées située dans Rosemont. Elle s’engage pour la première fois en tant que superviseure en 2004, inspirée par le « beau modèle que j’avais eu » et désireuse de transmettre le savoir tout en sortant de sa propre zone de confort, avec l’envie d’actualiser ses propres forces et se dépasser.
Au cours des 20 dernières années, Danielle a accompagné de nombreux.euses stagiaires, avant d’occuper un poste de directrice et d’être davantage impliquée dans des fonctions de gestion. Durant ces années en tant que superviseure de stage, Danielle a été en mesure de développer quelques qualités essentielles à ce rôle qu’elle peut également observer chez les superviseur.e.s qui travaillent à la Maison Grise. Notamment, pendant notre bref entretien, elle nous mentionne la connaissance et l’écoute de soi, le savoir-dire qui permet d’aborder des sujets sensibles, la bienveillance, mais aussi la clarté, la continuité dans l’accompagnement et la volonté d’aiguiser chez le ou la stagiaire le jugement critique et une vision d’ensemble qui puisse prendre en compte le contexte. Finalement, elle nous rappelle l’importance de toujours viser un objectif d’équilibre tout en essayant de stimuler l’action autonome du ou de la stagiaire, l’aider à tolérer un certain niveau d’inconfort et en respecter le rythme.
Surtout dans le milieu communautaire où elle œuvre, la flexibilité et la capacité d’adaptation sont des qualités qui sont encouragées chez les superviseur.e.s et à encourager chez les stagiaires pour qu’ils ou elles soient en mesure de répondre à la variété et à la complexité des démarches de prévention, intervention et maintien qui caractérisent la figure professionnelle du travailleur social.
Le rôle de superviseur.e est, selon Danielle, transformateur et riche d’apprentissages. Il permet non seulement d’apprendre à se faire confiance, de prendre du recul et de reconnaitre l’importance de prendre du temps, mais ça représente également une précieuse opportunité de transmettre les connaissances tout en valorisant la profession et en faisant rayonner son propre milieu de pratique.
Accompagner un.e stagiaire et encourager son intégration constitue aussi l’occasion de contribuer à la transmission des valeurs du milieu et inciter la continuité d’un environnement positif de travail. Finalement, Danielle souligne la logique gagnant-gagnant qui caractérise ce type d’engagement. Si d’un côté le ou la stagiaire bénéficie d’une transmission des connaissances et d’une relation d’accompagnement privilégiées, le ou la superviseur.e s’implique dans une démarche très gratifiante qui peut contribuer au développement de ses propres compétences professionnelles et humaines.