Florence François
Diplômée de l'École de travail social
Je suis arrivée à Montréal en 2006 comme demandeuse d’asile par le poste frontalier de Saint-Armand, avec mes 2 filles et 35 ¢ en poche. En 2008, un incident dans le métro m’a obligée à descendre à la station Université-de-Montréal. J’en ai profité pour m’enquérir des exigences pour faire une demande d’admission au sein de cet établissement, car je caressais depuis longtemps le rêve d’obtenir un diplôme universitaire.
Guylaine Laforte du Service d’appui à la formation interdisciplinaire et à la réussite étudiante m’a tout expliqué et invitée à participer aux Portes ouvertes. L’accueil chaleureux que j’y ai reçu m’a convaincue qu’il y avait une place pour moi à l’UdeM. Il me convenait d’y rester, tout en consentant à tous les sacrifices que comporte l’apprentissage du savoir. Mon amour pour ce dernier, je le dois à mes grands-parents maternels qui, dès ma tendre enfance, m’ont inculqué de belles valeurs humaines et sociales.
Ces modèles familiaux ont aiguisé ma curiosité intellectuelle, insufflé en moi la confiance en soi et en l’avenir, la persévérance et le désir de me dépasser. Tout au long de mon parcours au sein de l’UdeM, j’ai pu entretenir un rapport de proximité avec la communauté. Avec l’obtention du titre de travailleuse sociale, j’ai pu matérialiser mes velléités d’intégration et d’émancipation socioprofessionnelle.
Aujourd’hui, je fais partie avec fierté de l’Association des diplômées et diplômés de l’UdeM. Quel beau privilège d’avoir comme alma mater cet établissement qui a acquis ses lettres de noblesse et qui resplendit partout dans le monde!
Avec la Bourse de persévérance Florence-François, l’UdeM démontre par l’entremise de mon humble personne qu’une immigrante intégrée au sein de sa société d’adoption peut constituer un maillon solide dans l’avancement de sa communauté. Dans mon cas, en tant que femme, minorité visible, ex-demandeuse d’asile, mère monoparentale, résidente de Montréal-Nord, etc., la table était mise pour l’échec.
Mais ma force de caractère, ma persévérance et ma résilience ont changé cela en réussite. Ceci, grâce à l’UdeM qui a tenu compte de ma détermination à m’intégrer dans ma terre d’accueil. Le grand savant Albert Einstein, immigrant et aussi ancien réfugié, a bien raison d’affirmer : « Le succès arrive toujours lorsqu’une occasion rencontre la préparation. »
La création de cette bourse de 1er cycle en travail social est une immense victoire contre l’obscurantisme. L’éducation procure les connaissances, la sagesse et la libération. Cette bourse constitue un investissement dans le savoir, fondement de base de n’importe quelle société organisée. Elle est un apport de taille à la politique de l’égalité des chances, notamment quant à l’accès à l’université. C’est un moyen de redonner à la suivante et au suivant, considérant que la réussite personnelle est un progrès collectif.
Elle me procure la possibilité de promouvoir, avec passion, l’excellence par l’éducation et de toucher le monde avec humanité. Parce que je crois fermement que l’éducation permet une communauté de meilleure qualité.
Bourse de persévérance Florence-François
La donatrice souhaite appuyer l’École de travail social – plus particulièrement les femmes monoparentales, les personnes issues de l’immigration ou faisant partie d’un groupe de minorité visible – par la création d’un fonds philanthropique qui servira à remettre une bourse annuelle de 2 500 $. Celle-ci vise à célébrer l’engagement communautaire et soutenir la persévérance et les besoins financiers des étudiantes et étudiants de 1er cycle ayant surmonté des difficultés durant leur parcours universitaire.
Texte écrit par Florence François