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Mot de la directrice

 

C’est avec plaisir que je m’adresse à vous en tant que directrice de l’École de travail social, alors que 2025 marquera le 85e anniversaire de sa fondation. Nous instaurons donc la publication de cette infolettre afin de renouer avec vous et de nous préparer ensemble à célébrer cet important événement. Cette nouvelle tradition sera l’occasion de nous exprimer sur ce qui anime notre établissement, mais également de faire connaître certaines de nos personnes diplômées. 

Depuis sa fondation en 1940, celle-ci témoigne de sa vitalité et de son développement au fil des années. Dans nos campus de Montréal et de Laval, nous formons plus de 750 personnes aux 3 cycles avec un certificat, un baccalauréat, un diplôme d’études supérieures spécialisées, une maîtrise et un doctorat, ce qui fait de l’École le lieu de formation en travail social qui rassemble maintenant le plus grand nombre d’étudiantes et d’étudiants au Québec.

L’École de travail social mène sa mission grâce à l’engagement de l’équipe de soutien et de coordination des stages, de 24 professeures et professeurs, de plus de 40 personnes chargées de cours, sans oublier les quelque 300 superviseures et superviseurs de stages ainsi que vous, chère communauté diplômée ou donatrice.

Dans cette 1re infolettre, je vous invite à découvrir différentes activités pilotées par notre corps professoral, mais également de faire la connaissance de 2 de nos diplômées, Suzanne Bossé et Florence François, qui se démarquent chacune à leur façon par leur parcours. 

Au nom de toute la communauté de l’École de travail social, je vous remercie pour votre fidélité et votre engagement envers votre alma mater. Je vous souhaite une excellente semaine des travailleuses sociales et travailleurs sociaux (du 19 au 25 mars 2023), qui se déroule cette année sous le thème « Présents et présentes! ».

 

Marie-Andrée Poirier

2 diplômées, 2 parcours remarquables

Suzanne Bossé

CHANGER LES PERCEPTIONS

Des plus inspirantes, Suzanne Bossé (travail social 2020; linguistique et psychologie 2016) s’investit auprès des autres comme travailleuse sociale à la Clinique Médicale Espace Santé IDS. Même si des obstacles et des défis en santé mentale ont parsemé son parcours, elle démontre résolument que son propre vécu peut lui servir à soutenir ses patientes et patients, prouvant qu’avec l’appui nécessaire tout est possible.

Bien que le travail social ne se soit pas imposé dès le début, l’attirance vers une profession en relation d’aide était déjà solidement ancrée en elle et s’est tout d’abord manifestée pour l’orthophonie. Après un baccalauréat en linguistique et psychologie à l’Université de Montréal (UdeM), elle a poursuivi vers une maîtrise en orthophonie à l’Université McGill, programme qu’elle n’a pas terminé puisqu’elle a décidé de se réorienter et de retourner à l’UdeM pour compléter un baccalauréat en travail social.  

« Lors de mes emplois étudiants dans le milieu communautaire et de mes expériences de bénévolat, j’ai vu à quel point les conditions de vie ont une incidence sur la manière dont les gens s’en sortent et ce que ça pouvait créer comme difficultés, souligne-t-elle. Je voulais donc plutôt opter pour un type de relation d’aide qui prend en compte l’environnement de la personne. J’avais aussi acquis la maturité et la solidité nécessaires pour m’exposer aux vulnérabilités des autres. »

 

Un coup de cœur partagé

Cette maturité et cette solidité face aux vulnérabilités, elle les attribue en partie au Y des femmes. Non seulement cette communauté a su l’accueillir à bras ouverts en 2014 quand elle-même s’est mesurée à des enjeux de santé mentale, mais c’est en y côtoyant des femmes vivant diverses problématiques psychosociales qu’elle a développé un intérêt encore plus grand pour l’intervention et la relation d’aide. Cette reconnaissance est des plus réciproques puisque l’organisme lui a remis son prix Coup de cœur 2022 pour son incidence positive et durable dans la société.

Dès son stage à l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal, elle a fait preuve de son engagement pour la collectivité. Son baccalauréat en travail social en main, elle a été embauchée au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et depuis décembre 2021, elle reçoit des patientes et patients dont la majorité souffre d’enjeux de santé mentale. Les outils acquis pendant son propre rétablissement lui servent à les soutenir et à comprendre leurs problématiques.

« Ça donne beaucoup de crédibilité à une intervenante de pouvoir dire qu’elle connaît et a même utilisé une ressource qu’elle suggère, affirme-t-elle. Mon parcours influence le regard que je pose sur les difficultés de mes patientes et patients, je suis en mesure de me mettre à leur place. »

 

Investiguer pour viser le mieux-être

Elle est animée quotidiennement par sa pratique pour maintes raisons : « Puisque je fais beaucoup d’accueil, d’évaluation et d’orientation, je peux voir la personne juste une ou deux fois. J’essaie donc de trouver l’outil ou la ressource qui lui permettra de vraiment retirer quelque chose de notre rencontre. » Motivée par les défis, elle se donne à fond pour mettre le doigt sur une problématique plus difficile à cerner, effectuant des recherches, appelant l’entourage de l’individu traité, posant des questions, telle une enquêtrice.

En plus de faire preuve de débrouillardise, elle évoque comme premières qualités nécessaires pour faire ce métier l’empathie et l’entregent : « Pour se confier, la personne doit se sentir rapidement à l’aise avec toi. Il est important aussi d’établir la bonne dose de distance professionnelle et de tirer parti des connaissances dans d’autres domaines pour être de meilleurs cliniciens et cliniciennes. » En effet, des disciplines connexes telles que la linguistique, l’orthophonie, la psychologie, pour ne citer que celles-ci, peuvent enrichir l’analyse de la situation ainsi que nourrir la pratique et le regard clinique lors d’interventions. 

Alors que l’on constate un début de changement des perceptions par rapport à la santé mentale, il reste encore beaucoup de chemin à faire selon elle pour prévenir les problèmes et notamment ceux liés au monde du travail : épuisement professionnel, troubles anxieux, droit à la déconnexion, harcèlement, etc. Il faut aussi en parler le plus possible et mettre de l’avant des exemples de réussite.  

« Ce que je veux que vous reteniez de mon histoire, conclut-elle, c’est que les personnes qui ont des enjeux de santé mentale peuvent vivre une existence épanouie et contribuer à la société, parfois même en devenant une professionnelle ou un professionnel évoluant dans ce domaine. » Et Suzanne Bossé en est la preuve.

Florence François

UN MODÈLE DE PERSÉVÉRANCE ET DE RÉSILIENCE

Je suis arrivée à Montréal en 2006 comme demandeuse d’asile par le poste frontalier de Saint-Armand, avec mes 2 filles et 35 ¢ en poche. En 2008, un incident dans le métro m’a obligée à descendre à la station Université-de-Montréal. J’en ai profité pour m’enquérir des exigences pour faire une demande d’admission au sein de cet établissement, car je caressais depuis longtemps le rêve d’obtenir un diplôme universitaire.

Guylaine Laforte du Service d’appui à la formation interdisciplinaire et à la réussite étudiante m’a tout expliqué et invitée à participer aux Portes ouvertes. L’accueil chaleureux que j’y ai reçu m’a convaincue qu’il y avait une place pour moi à l’UdeM. Il me convenait d’y rester, tout en consentant à tous les sacrifices que comporte l’apprentissage du savoir. Mon amour pour ce dernier, je le dois à mes grands-parents maternels qui, dès ma tendre enfance, m’ont inculqué de belles valeurs humaines et sociales.

Ces modèles familiaux ont aiguisé ma curiosité intellectuelle, insufflé en moi la confiance en soi et en l’avenir, la persévérance et le désir de me dépasser. Tout au long de mon parcours au sein de l’UdeM, j’ai pu entretenir un rapport de proximité avec la communauté. Avec l’obtention du titre de travailleuse sociale, j’ai pu matérialiser mes velléités d’intégration et d’émancipation socioprofessionnelle.

Aujourd’hui, je fais partie avec fierté de l’Association des diplômées et diplômés de l’UdeM. Quel beau privilège d’avoir comme alma mater cet établissement qui a acquis ses lettres de noblesse et qui resplendit partout dans le monde!

Avec la Bourse de persévérance Florence-François, l’UdeM démontre par l’entremise de mon humble personne qu’une immigrante intégrée au sein de sa société d’adoption peut constituer un maillon solide dans l’avancement de sa communauté. Dans mon cas, en tant que femme, minorité visible, ex-demandeuse d’asile, mère monoparentale, résidente de Montréal-Nord, etc., la table était mise pour l’échec.

Mais ma force de caractère, ma persévérance et ma résilience ont changé cela en réussite. Ceci, grâce à l’UdeM qui a tenu compte de ma détermination à m’intégrer dans ma terre d’accueil. Le grand savant Albert Einstein, immigrant et aussi ancien réfugié, a bien raison d’affirmer : « Le succès arrive toujours lorsqu’une occasion rencontre la préparation. »

La création de cette bourse de 1er cycle en travail social est une immense victoire contre l’obscurantisme. L’éducation procure les connaissances, la sagesse et la libération. Cette bourse constitue un investissement dans le savoir, fondement de base de n’importe quelle société organisée. Elle est un apport de taille à la politique de l’égalité des chances, notamment quant à l’accès à l’université. C’est un moyen de redonner à la suivante et au suivant, considérant que la réussite personnelle est un progrès collectif.

Elle me procure la possibilité de promouvoir, avec passion, l’excellence par l’éducation et de toucher le monde avec humanité. Parce que je crois fermement que l’éducation permet une communauté de meilleure qualité.

 

Bourse de persévérance Florence-François

La donatrice souhaite appuyer l’École de travail social – plus particulièrement les femmes monoparentales, les personnes issues de l’immigration ou faisant partie d’un groupe de minorité visible – par la création d’un fonds philanthropique qui servira à remettre une bourse annuelle de 2 500 $. Celle-ci vise à célébrer l’engagement communautaire et soutenir la persévérance et les besoins financiers des étudiantes et étudiants de 1er cycle ayant surmonté des difficultés durant leur parcours universitaire.

Texte écrit par Florence François

Nouvelles

« S’agit-il de racisme? », une websérie développée à l’École de travail social 

Plusieurs collègues de l’École de travail social (Sophie Hamisultane, Edward Ou Jin Lee, Céline Bellot et Annie Pullen Sanfaçon) ont réalisé avec des personnes étudiantes racisées la websérie « S’agit-il de racisme? » afin d’aborder cet enjeu important dans le milieu universitaire. 

Découvrez les épisodes et la genèse du projet, et suivez dans les prochains mois le déploiement d’autres outils afin de mieux former et accompagner la relève en travail social.

90e Congrès de l'Acfas

Du 8 au 12 mai 2023, l’UdeM accueillera le 90e Congrès de l’Acfas. Des membres de la communauté de l’École de travail social proposent différents colloques qui mettront en lumière des projets de recherche fort intéressants et pertinents pour le secteur.